Thaipusam 2015 - un festival haut en couleurs et en...

A Singapour a lieu tous les ans une célébration indienne qui est quasiment interdite partout dans le monde, notamment en Inde....Oui, à Singapour, le pays des interdits ! Le jour de Thaipusam, jour de la pleine lune du mois tamoul de Thai (le 2 février cette année), les hindous (essentiellement la communauté tamoule) célèbrent la victoire sur les démons du Dieu Murugan, fils de Shiva. 

C'est l'occasion d'une procession de 5 kms entre deux temples, pendant 24 heures. Elle part du temple Sri Srinivasa Perumal situé sur Serangoon Road à Little india et se termine au temple Sri Thendayuthapani situé sur Tank Road.

Cette fête est un rite de pénitence. Les dévots préparent leur corps à l'avance : régime végétarien le mois précédent la procession. Voilà pour la partie historique...

Voici maintenant la partie "sacrifice"... Les dévots portent des structures métalliques (kavadi) ornées de fleurs et d'images, qui peuvent peser jusqu'à 80 kilos et sont soient supportées à leur taille, soit vissées dans leur chair. Le point commun est la multitude de tiges métalliques qui sont supportées par la peau des dévots. L'on croise des fidèles portant, des petits pots de lait, littéralement accrochés sur leur peau, des grappes de citrons, des noix de coco, des feuilles. D'autres se transpercent la langue, les joues, le corps. Il y en a qui combinent plusieurs de ces rites...

La famille est réunie tout autour des dévots, certains chantent, récitent des textes tamouls, supportent le dévot. D'autres portent des pots de lait sur la tête, lait qu'ils déverseront lors de leur arrivée au temple sur la statue de Murugan afin de nettoyer leur esprit et demander le pardon.

Les couleurs dominantes de la procession sont le jaune, l'orange et le rouge.

Régulièrement, le long du parcours, les dévots s'arrêtent et entament des danses proche de la transe... C'est assez irréel de les voir tourner en rond avec leur structure en métal plantée dans le corps, dans le rythme des tambours, chants, applaudissements ou de la musique indienne qui s'échappe des échopppes :-) La musique est en théorie interdite (par les autorités singapouriennes...) pendant la procession !

Dans l'ensemble une procession assez impressionnante, bien cadrée par les autorités singapouriennes et finalement peu de monde autre que les  dévots et leurs soutiens familiaux. Pour rappel, les indiens représentent 7.9% de la population singapourienne (hors travailleurs étrangers)

L'homme cocktail, il n'y a que la bouteille de rhum à apporter et on peut siroter tranquillement ti punch, mojito ou pina colada...